L’eau chaude sanitaire (ECS)
Consommation moyenne des Français
La consommation moyenne d’eau des Français s’élève à 150 L par jour, dont 60 à 80 pour la douche. Chauffer cette eau nécessite 0,75 MWh/an/pers, soit 50 TWh/an à l’échelle nationale.
Cette eau chaude a un coût : ~4,3 €/m³ pour l’eau, et 252 €/MWh si le chauffe-eau est électrique (132 €/MWh s’il est au gaz). Pour 25 m³/an (68 L/jour) et 0,75 MWh/an, l’eau chaude sanitaire représente ainsi un coût de 190 €/an pour l’électricité et 110 €/an pour l’eau, soit un total de 300 €/an et par personne.
Cas d'étude
Les Français passent en moyenne 9 minutes sous la douche. Ceci est une moyenne : 9% prennent des douches qui durent moins de 5 minutes alors que 15% restent au moins 15 minutes sous la douche.
57% d’entre eux prennent une douche par jour. En supposant que les 43% restants en prennent une tous les 2 ou 3 jours, la moyenne hebdomadaire doit être autour de 5 par semaine.
Les 25 m³/an utilisés comme référence ci-dessus correspondent donc à environ 5 douches de 9 minutes par semaine. Prendre des douches de 3 minutes permet donc de diviser par 3 les 300 €/an calculés précédemment, et donc de faire une économie de 200 € par an et par personne.
Faites le calcul !
Vous reprendrez bien un peu d'énergie ?
D’après négaWatt, le gisement annuel d’économie d’énergie mobilisable dans le résidentiel à court terme (d’ici 2 ans) représente 100 TWh, dont 18 TWh de gisement sur l’eau chaude sanitaire.
3 leviers sont identifiés pour y parvenir :
Installation de limiteurs de débit : -8,2 TWh ;
Pratiques économes d’usage de l’eau chaude : -6,5 TWh ;
Isolation des ballons d’eau chaude : -3,5 TWh.
Installer un limiteur de débit permet de faire passer de 15 à 8 L/min le débit de l’eau, soit une division par 2 !
Economiser l’eau chaude consiste essentiellement à rester moins longtemps sous la douche. Mais d’autres écogestes sont complémentaires : vaisselle, lavage de mains, lavage de dents, …).
Le 3ème levier proposé par négaWatt consiste à poser une jaquette isolante sur son ballon d’eau chaude sanitaire, voire à baisser sa température à 50 ou 55°C.
Un 4ème levier pourrait consister à se laver à l’eau tiède (25°C) au lieu d’eau chaude (35°C) : le coût du chauffage de l’eau serait ainsi divisé par 2.
Et si la production d’eau chaude est collective dans mon logement ?
La production collective d’eau chaude sanitaire d’un immeuble est gérée par un contrat qui lie le bailleur social ou le syndic de mon immeuble à un chauffagiste. Le bailleur ou conseil syndical (représentants élus des copropriétaires en Assemblée Générale) valide la température de production de l’eau chaude sanitaire dans la chaufferie. Cette température est souvent comprise entre 55°C et 60°C.
En tant que représentant des locataires d’un immeuble appartenant à un bailleur social ou en tant que membre du conseil syndical d’une copropriété, je peux demander à mon chauffagiste de baisser la température de départ de l’eau chaude sanitaire.
Actions de sobriété :
Abaisser la température de départ de l’eau chaude sanitaire (si possible car la température du retour doit toujours être supérieure à 50°C).
Action d’amélioration de l’efficacité :
Reprendre tout le calorifugeage de la production et de la distribution de l’eau chaude sanitaire ;
Avec l’aide d’un assistant à maîtrise d’ouvrage ou d’un bureau d’études, mettre en place un contrat Prestation Forfait Intéressement avec le chauffagiste pour l’inciter financièrement à faire réaliser à l’immeuble des économies d’énergie ;
Faire réaliser un audit énergétique par un bureau d’études si cela n’a pas encore été fait et prévoir un plan pluriannuel d’amélioration énergétique.